1872 - Médecine, Opium et Guerre en Chine

Lin Zexu


1873, société savante de pharmacie, Paris. Stanislas Martin, pharmacien parisien auteur de plusieurs études sur les toxiques, d'un livre (Pharmacie du père de famille et conseils de médecine pratique, et inventeur d'une gelée d'huile de foie de morue au goût agréable (1), s'adresse à l'assistance pour leur parler de la Chine. Pour comprendre pourquoi Stanislas Martin parle de la Chine, commençons par une (très) longue parenthèse. Début de la parenthèse : si Stanislas Martin en sait autant sur la Chine , c'est parce qu'aux environs de 1820 un médecin français ayant cherché (et échoué) à faire fortune au Mexique , se marie avec une chinoise vivant à San Francisco. Le couple a un enfant et s'installe à Canton quelques années plus tard. Le garçon, prénommé Eusèbe, veut devenir lettré. Lettré en chine à cette époque est un titre et un statut permettant d'une part d'avoir le droit de devenir mandarin, et d'autre part de porter un épithète adjoint à nom de famille ainsi qu'une coiffure spécifique. Vous verrez plus tard le lien entre ce franco-chinois et Martin, mais ce lien permet (à Martin) d'en apprendre beaucoup sur la chine de l'époque. Il publie une partie de ce savoir dans un court document (2) que je vais vous résumer.


1844 - 1952 La découverte des cytochromes


Charles MacMunn


Les cytochromes sont de l'anti-herbe à chat pour médecins. Organisez une réunion dans laquelle vous placez ce mot dans le titre et vous avez la certitude que tout ce qui d'une façon ou d'une autre a un diplôme médical décline l'invitation en invoquant l'impérieuse nécessité de vérifier le taux d'hygrométrie de son frigo. Ne mentionnez pas ce mot dans le titre mais prononcez le au cours de la réunion, et instantanément, les médecins s'effondreront, parfois avec des traumatismes faciaux graves, dans un coma Glasgow 3 (pour la bonne et simple raison que le score de 0 n'est pas possible). Bref, c'est le repoussoir ultime, le truc que pas un médecin ne voudrait prendre à ceux qui sont supposés maitriser le sujet : les pharmaciens. Sachant que l'effet est également valable à l'écrit, je ne doute pas qu'à partir de maintenant, je suis le seul diplômé de médecine encore présent virtuellement devant ce texte, les autres ayant fermé leur navigateur et blacklisté mon blog. Alors pour ceux qui restent, vous allez voir que c'est assez intéressant, même s'il faut s'accrocher un peu par moments. Dernier détail, n'ayant aucune compétence en pharmacologie, soyez indulgents, si vous repérez une erreur faites le moi savoir sans me jeter des pierres. Je vous propose ici l'histoire de leur découverte. Ce billet peut se lire seul, mais sachez qu'il n'est que l'introduction d'une série de billets de pharmacologie qui seront publiés sur l'autre blog (EtUnPeuDeNeurologie).


1872 - L'eau antalgique

Constantin Paul



Pour les adeptes de l'homéopathie qui n'en supportent pas les effets secondaires ou qui sont diabétiques, ou encore pour ceux qui se demandent si la particule princeps noyée dans l'eau est bio et qui n'ont pas de réponse, et qui du coup angoissent, sachez qu'en 1872, Constantin Paul avait une solution scientifique. Pour les douleurs en tout cas.

1873 - L'oxygénothérapie



Carl Wilhelm Scheele

L'oxygène, en dehors du fait qu'il est présent à hauteur de 20% dans l'air ambiant, a une deuxième caractéristique inconnue du grand public : il sort spontanément sans aucune intervention humaine de petits orifices astucieusement placés par mère nature au dessus des têtes de lits des patients hospitalisés. Tout médecin sait qu'il existe des sources magiques dans les murs, et que les gaziers, en raison de leurs nombreuses années d'études, sont capables de générer des sources magiques portables. En fait certains spécialistes pensent que cet oxygène vient de quelque part, et plus particulièrement de grosses réserves situées dans les sous-sols des hôpitaux, mais comme aucun médecin n'y a jamais mis les pieds, cela semble être une légende urbaine.

Cependant, en 1873, il était impossible de passer à côté des machines permettant la synthèse et inhalation de l'O2 (il état par contre tout à fait possible de passer à coté de l’intérêt que ce gaz pouvait avoir en médecine comme vous allez le voir).



1873 - Les taches de sang et les technologies futuristes

Joseph Fraunhofer

16 août 1873 - Paris - 6 rue des écoles. L'éditeur et rédacteur en chef de la revue du progrès médical, Bourneville reçoit un extrait d'un rapport d'experts pharmaciens, biologistes et criminologues qui sera publié dans le moniteur de pharmacie, toute nouvelle revue de spécialité. Selon ces experts (Mialhe, Mayet, Lefort, Cornil) il est possible avec, les dernières avancées de la science, de dire si une tache rouge prélevée sur un échantillon est du sang. Cette démarche n'est pas facile et nécessite non seulement des connaissances en chimie et en microscopie mais également la maîtrise d'une technologie allemande associée à des découvertes sur la lumière : LA SPECTROSCOPIE !